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Le Voir en eaux troubles

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porcelaine

Photo : Erich Ferdinand

Les faits.

L’hebdo Voir annonce la venue d’un nouveau projet : Trouble. On apprend que des webstars, dont Gab Roy, en feront partie. Pas très longtemps après, Gab Roy publie un texte en lien avec Marilou Wolf qui fait scandale et, sous la pression des critiques, on annonce qu’il ne fera plus partie de l’équipe officielle du projet Trouble, mais qu’il restera en coulisse. (D’ailleurs, à ce sujet, on avait publié sur Facebook une version de l’image où on voit tous les collaborateurs du projet, mais avec un X rouge sur Gab Roy, mais j’ai été incapable de la retrouver sur le Web…)

Pourtant, la troisième publication du projet est une entrevue menée par Gab Roy avec un dénommé Dominic Pelletier, un obscur « philosophe » misogyne qui vomit ses réflexions sur YouTube. À partir de ce moment-là, des critiques se font même entendre du côté de certains collaborateurs.

Justement, Ianik Marcil, un des blogueurs les plus respectés du Voir, annonce qu’il quitte le navire parce qu’en gros il n’est pas d’accord avec la direction que prend le média, particulièrement en lien avec l’entrevue de Gab Roy, et qu’il ne veut pas cautionner le tout. Aux dernières nouvelles, le rédacteur en chef Simon Jodoin défend toujours bec et ongles le projet.

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Donc, oui, le Voir est en eaux troubles. On aura beau dire que ce projet est parallèle et même qu’on n’en retrouve pas de trace sur le site principal, il est marqué profondément du sceau Voir. Le Web 2.0 a fait son œuvre pour soulever les lacunes au niveau éditorial, ce qui est ironique, puisque ce projet s’appuie directement sur les possibilités virales du Web 2.0.

Ce qui est manifeste, c’est que les webstars engagées dans le projet n’ont pas vraiment besoin du Voir, ou si peu, pour promouvoir leurs « créations », pour attirer des clics : ce sont déjà des webstars. Alors, force est d’admettre que le média y trouve son compte. Cependant, le problème n’est pas tellement le désir d’augmenter ses clics (quel média établi sur le Web n’en rêve pas?), mais à quel prix? Parce qu’il ne faut pas se leurrer, ces joyeux lurons qui se targuent de jouer avec le Web (Web-jeu) sont comme des éléphants dans un magasin de porcelaine, les porcelaines étant la totalité des autres collaborateurs et collaboratrices qui sont des intellectuels et des gens de grande culture. On a beau se mettre la tête dans le sable, ça craque de partout…

Le Voir n’est pas La Presse, ni Le Journal de Montréal, ni Le Devoir, ni Urbania, etc. Son image de marque a toujours été claire et c’est celle-ci, et non la totalité des médias, qui sert de barème pour analyser son évolution. Le rédacteur en chef et certains des collaborateurs auront beau accumuler les couches d’analyses, les justifications et les accusations d’incompréhension pour défendre le projet et relativiser sa place dans leur média, je pense qu’ils pédalent dans le vide, l’opinion des gens est déjà cristallisée, puisque la problématique est simple comme bonjour : on aime ou on n’aime pas la tendance que cela démontre. Sans oublier ceux qui, simplement, ne veulent pas se mouiller dans la réflexion.

Personnellement, je pensais que c’était une mauvaise bonne idée, parce que les apparences sont trop importantes dans l’univers médiatique, et le cours des évènements tend à me donner raison. Mais bon, de toute façon : « parlez-en en mal ou en bien, mais parlez-en! »

 

(Crédit photo : Erich Ferdinand)


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